Même s’ils se gardent de dévaloriser ouvertement l’école devant l’enfant, certains gestes ou attitudes des parents peuvent facilement trahir leur perception… Et laisser l’enfant devant un double message plus perturbant que la réalité elle-même, si difficile soit-elle. Ainsi, ce positionnement face au système éducatif n’amène rien de bon à l’enfant ni à sa famille.
Une attitude d’ouverture, de tolérance et de confiance. Cela est nécessaire pour aider l’enfant à mieux vivre ce passage dans le grand monde. II est possible d’élargir nos perceptions… De s’ouvrir au système éducatif et de comprendre que, malgré les limites de celle-ci, l’enfant peut y poursuivre son développement. De toute façon, il n’a pas d’autre choix que d’y faire face un jour ou l’autre. Aider l’enfant à acquérir de plus en plus d’autonomie avec le plus de confiance possible envers le monde extérieur. C’est l’un des plus grands services que les parents peuvent lui rendre. Faute de pouvoir offrir la première place à chaque enfant, il est possible de donner à chacun une place qui lui est propre… En le reconnaissant comme un être unique… Ayant ses forces et ses limites et en perpétuel processus dynamique d’adaptation à son environnement.
Équilibre entre famille et le système éducatif
Dans cette perspective, la maison n’est plus considérée comme le seul endroit où l’enfant peut vivre des expériences enrichissantes. Elle peut même être incapable de répondre à certains besoins de l’enfant… Qui, dans ce cas, ne perçoit plus la famille comme la seule ressource valable. Par contre, l’enfant roi, qui obtient constamment satisfaction à la maison, trouvera toujours le milieu extérieur frustrant. II n’apprendra pas à gérer les frustrations inhérentes à la vie en société. Puisqu’il y aura toujours quelqu’un derrière lui qui annulera l’expérience qui aurait pu être enrichissante.
L’école apporte à l’enfant les réponses qu’il n’a pas à la maison
II est important de ne pas chercher à répondre à tous les désirs et besoins de l’enfant… Et, surtout, de ne pas les devancer en les devinant avant même qu’ils aient été exprimés ou même ressentis par l’enfant. II est parfois préférable de ne pas répondre tout de suite à la demande… Afin que l’enfant devienne actif, recherche des solutions et développe sa capacité d’attendre. Devant la frustration qu’il transporte dans son cartable à roulettes, l’enfant peut vouloir chercher satisfaction ailleurs ou autrement qu’en se fiant à ses parents. La recherche de solutions est en elle-même une expérience nécessaire au développement de l’autonomie. L’enfant se permettra de s’attacher au système éducatif et aux personnes qui y sont présentes… Dans la mesure où il prendra conscience que ce milieu peut lui apporter quelque chose qu’il ne trouve pas ailleurs.
Comment gérer les punitions à l’école ?
II peut arriver, cependant, que les parents ne soient pas d’accord avec le type de punition que leur enfant reçoit à l’école… Ou, parfois même, avec le fait qu’il ait été puni pour un acte dont il n’est pas responsable. Dans de tels cas, ils doivent faire la part des choses.
À moins que l’enfant n’ait été injustement puni ou que la punition se soit avérée humiliante ou exagérée, ils doivent soutenir l’enfant dans les conséquences qu’il a à assumer. Si l’enfant lui-même ne veut pas assumer la punition ou être reconnu coupable, le parent peut l’encourager à discuter avec son enseignant. Dans un second temps, un parent peut intervenir s’il le juge nécessaire. Par exemple lorsqu’il considère que la punition choisie par l’enseignant est inappropriée (copier une centaine de fois une phrase moralisatrice, par exemple)… Mais encourager quand même l’enfant à la subir parce qu’il a fait quelque chose de répréhensible.
Le parent peut aussi s’opposer à la punition s’il juge qu’elle peut causer plus de tort que de bien à son enfant. On pense, par exemple, au fait de demander à un enfant qui a un trouble d’apprentissage de copier cent fois cette même phrase moralisatrice. Malheureusement, cette pratique a encore cours dans certains établissements. Ceux-ci croient à la portée de ce type de punition sans toutefois en mesurer les conséquences… Notamment chez les élèves en difficulté d’apprentissage.
Comment définir la conséquence d’un acte ?
Le terme conséquence est utilisé ici pour désigner une situation qui découle naturellement d’un geste fait. Alors que celui de punition, entendu dans son sens traditionnel, fait référence à une conséquence imposée par l’adulte qui a autorité sur l’enfant, sans qu’il y ait de lien entre l’acte qui amène la réprimande et la punition choisie. La conséquence peut être positive ou négative. Elle peut prendre la forme, par exemple, d’un manque de confiance de l’adulte envers l’enfant après que ce dernier a menti. Elle peut aussi vouloir dire de laisser moins de temps pour une activité plaisante… S’il a mis trop de temps à s’acquitter de ses tâches scolaires.